FR -ETHO PREDATOR

CONFLITS ENTRE GRANDS PREDATEURS MARINS ET HUMAINS:

LA GENESE ET GESTION DES INDIVIDUS A PROBLEME

ETHO-PREDATOR étudiera l’existence de personnalités (tempéraments) au sein de deux taxons, les orques et les requins , et élucidera les mécanismes biologiques et écologiques à l’origine de l’émergence d’individus à problèmes (IP) dans les conflits entre l’homme et les grands prédateurs marins. Nos résultats feront progresser la gestion durable et respectueuse de l’environnement des grands prédateurs marins.

Contact: Prof. Eric CLUA – eric.clua@ephe.psl.eu – Tél. +33 622802928

Les ‘requins à problème’ existent bien et il est temps d’adapter la gestion du risque requin…

Il est communément accepté que les populations de grands prédateurs animaux terrestres (tels que les ours ou tigres par exemple) comptent en leur sein des « individus à problème » qui s’en prennent de façon répétée à des humains dans un but de prédation. Néanmoins, ce phénomène, qui demeurait une simple hypothèse -publiée en 2018 dans Conservation Letters (1)- n’avait à ce jour jamais été démontré pour des prédateurs aquatiques tels que les requins. Dans notre dernière étude aussi publiée dans Conservation Letters (2), nous décrivons trois cas d’études survenus dans trois océans différents (Pacifique, Mer Caraïbe et Mer Rouge), impliquant deux espèces dangereuses pour l’Homme, le requin Tigre et le requin Longimane, et ayant recours à deux méthodes différentes (la photo-identification et l’analyse génétique), qu’un seul et même requin a tué une première personne avant de s’en prendre à d’autres humains considérés aussi comme des proies. Ces cas d’études constituent les premières preuves irréfutables que certains (rares) individus parmi les grands requins sont capables de répéter les agressions sur l’Homme. Le pourcentage de ces individus n’est pas connu mais cette étude engage à systématiser le recueil d’ADN (par écouvillonnage mis en œuvre par le personnel médical) sur les victimes humaines des morsures de requins afin de mieux cerner ce phénomène. Cette approche permettrait de mettre en œuvre des stratégies de gestion du risque requin qui se focaliseraient sur la stricte élimination des animaux dont on a la preuve (via de la correspondance génétique) qu’ils ont déjà mordu et ont une forte probabilité -plus élevée que leurs congénères- de s’en prendre de nouveau à l’Homme (2). Elle suggère aussi de proscrire les pêches aveugles de régulation actuellement utilisées par les autorités qui sont non seulement peu efficaces mais aussi délétères pour l’environnement et peu déontologiques, car ciblant des animaux qui ne présentent aucun risque pour les humains.

Remarque : ces requins récidivistes ne doivent pas être assimilés au concept de « requin renégat » (les « Dents de la mer »). Ils partagent certes avec ce concept le fait de répéter les morsures sur l’Homme, mais n’y prennent aucun plaisir particulier et ne se spécialisent pas sur l’humain, deux points qui relèvent -jusqu’à preuve du contraire- de la science fiction.

Citation de l’article :

Clua, E.E.G., Carl G. Meyer, Freeman M., Baksay S., Bidenbach H., Haguenauer A., Linnell J.D.C., Séguigne C., Surina S., Vely M., Vignaud T., Planes S. (2024). First evidence of individual sharks repeatedly targeting humans. Conservation letters; 0:e13067. Pp.1-8.

 

Première publication officielle de l’ANR Etho-Predator !

Dr E. Clua (coordinateur de l’ANR) et Dr C.Meyer (membre du panel scientifique de l’ANR) se sont associés pour publier un article d’opinion dans la prestigieuse revue BEHAVIOUR dans le cadre d’une numéro spécial dédié au comportement et à la cognition chez les requins. Leur étude vise à déconstruire l’hypothèse de l’erreur selon laquelle les requins confondraient l’Homme avec une proie instinctive de ce prédateur tel qu’un phoque ou une tortue. Non seulement cette hypothèse n’a jamais été démontrée mais ele est probablement fausse en tentant de se substituer à celle de simples morsures d’exploration chez un prédateur curieux de nature bien qu’extrêmement prudent vis à vis de proies non naturelles telles que l’Homme. Par ailleurs elle sous-estime les capacités sensorielles hors du commun des requins, d’où
le dessin humoristique ci-joint…

Conflits Homme-Prédateurs marins

L’empiètement croissant de l’homme sur les habitats naturels a intensifié les conflits entre l’homme et la faune dans les environnements terrestres et marins. Par exemple, les mammifères marins volent régulièrement (déprédation) les prises de poissons commerciaux, les exposant ainsi au risque d’être accrochés ou emmêlés, ou encore tués par des pêcheurs cherchant à protéger leurs moyens de subsistance. Ces interactions menacent les populations vulnérables de mammifères marins (1). Une récente vague sans précédent d’interactions agonistiques entre des orques et des voiliers dans les eaux espagnoles et portugaises démontre que de nouveaux comportements peuvent apparaître chez les grands prédateurs marins, entraînant de nouveaux conflits et des menaces potentielles pour l’homme (2).

De même, l’augmentation récente du nombre de morsures de requins mortelles dans les eaux françaises d’outre-mer telles que l’île de la Réunion et la Nouvelle-Calédonie (3) a menacé les économies locales dépendantes du tourisme, ce qui a conduit à des abattages massifs et non sélectifs de requins dans le but de réduire le risque de morsures de requins. Il n’a jamais été démontré que l’abattage massif de requins réduisait le risque de morsure de requin et il s’agit d’une activité éthiquement discutable qui peut avoir des répercussions négatives sur les écosystèmes dans lesquels les grands prédateurs marins jouent un rôle essentiel (4).

1 – Tixier, P., Barbraud, C., Pardo, D., Gasco, N., Duhamel, G., & Guinet, C. (2017). Demographic consequences of fisheries interaction within a killer whale (Orcinus orca) population. Marine Biology, 164(8), 1-16.
2 – https://www.bbc.co.uk/news/extra/buqvasp1rr/orcas-spain-portugal
3 – https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/discours-uni-contre-abattage-requins-852144.html
4 – Ferretti, F., Jorgensen, S., Chapple, T. K., De Leo, G., & Micheli, F. (2015). Reconciling predator conservation with public safety. Frontiers in Ecology and the Environment, 13(8), 412-417.

L’hypothèse des «individus à problème»

 

Des études récentes ont démontré la présence, au sein des populations animales, d' »individus à problèmes » (IP) qui sont atypiquement agressifs envers les humains par rapport à la plupart de leurs congénères (5). Les IP se retrouvent dans les populations de mammifères terrestres et marins et peuvent également exister dans les populations de requins (6). Nous ne comprenons pas encore parfaitement la genèse de ces comportements atypiques, mais les données existantes suggèrent qu’ils peuvent provenir de personnalités (tempéraments) différentes au sein des taxons concernés.

La présence de différents types de personnalité ou de tempérament est bien documentée chez divers vertébrés terrestres, dont l’homme, les primates et les grands félins, mais nous en savons beaucoup moins sur les personnalités des taxons marins incriminés dans des conflits directs avec l’homme. Chez les animaux, cinq traits de personnalité sont reconnus :
i) la position de l’individu sur un continuum Timidité – Audace, qui correspond à sa gestion de la nouveauté dans son environnement (sans notion de risque) ;
ii) la position de l’individu sur un continuum Exploration-Evitement du risque, qui correspond à sa gestion d’un risque ;
iii) son niveau d’agressivité, généralement envers les congénères ;
iv) sa sociabilité, qui se réfère à ses relations au sein de sa propre espèce, allant de solitaire à grégaire ;
v) son niveau d’activité, qui se réfère à son comportement spécifique (en particulier spatial) dans le contexte de l’écologie comportementale de base de son espèce. La présence de personnalités au sein d’un taxon dépend donc de trois critères :
i) l’existence de comportements significativement différents dans une population donnée,
ii) la répétabilité de ces différences dans le temps et dans des conditions variées, et
iii) l’héritabilité de ces comportements divergents (7). Ainsi, la genèse des IP dépend probablement à la fois des caractéristiques éthologiques intrinsèques d’un taxon donné, telles que l’audace » et l' »exploration », et de facteurs environnementaux extrinsèques. Il est probable que les soins parentaux, très développés chez les mammifères marins et inexistants chez les poissons cartilagineux, jouent également un rôle majeur dans la genèse des comportements atypiques et potentiellement agonistiques à l’égard des humains (6).

Une meilleure compréhension des mécanismes biologiques conduisant à l’émergence des IP pourrait améliorer la gestion appliquée des conflits entre l’homme et la faune. Par exemple, la démonstration de l’existence d’IP au sein des populations de prédateurs marins nous permettrait de gérer plus efficacement les conflits entre l’homme et la faune en éliminant sélectivement quelques individus au lieu d’abattre un grand nombre de ces animaux et de risquer des conséquences négatives imprévisibles pour les écosystèmes marins. Une approche plus sélective pourrait également réconcilier les humains avec les prédateurs en ne stigmatisant que quelques rares individus et non l’ensemble de l’espèce (7). L’enjeu de l’existence des IP implique ainsi des avancées conséquentes dans la connaissance scientifique, l’efficacité de la gestion et même la conservation. L’étude que nous proposons a trois objectifs principaux qui combinent à la fois des éléments de science fondamentale et de science appliquée :
i) démontrer l’existence de personnalités au sein des grands prédateurs marins ;
ii) l’exploration potentielle des mécanismes génétiques à l’origine des différences phénotypiques ;
iii) l’anticipation des conséquences que ces personnalités peuvent avoir sur l’émergence des IP et la survie des individus (les deux étant liés) ainsi qu’une meilleure gestion des conflits homme-faune marine. Notre étude se concentrera sur deux groupes taxonomiques que sont les élasmobranches et les mammifères.

 

  1. Swan, G. J., Redpath, S. M., Bearhop, S., & McDonald, R. A. (2017). Ecology of problem individuals and the efficacy of selective wildlife management. Trends in Ecology & Evolution, 32(7), 518-530.
  2. Clua, E. E., & Linnell, J. D. (2019). Individual shark profiling: An innovative and environmentally responsible approach for selectively managing human fatalities. Conservation Letters, 12(2), e12612.
  3. Réale, D., Reader, S. M., Sol, D., McDougall, P. T., & Dingemanse, N. J. (2007). Integrating animal temperament within ecology and evolution. Biological reviews, 82(2), 291-318..

Description générale du projet

Notre approche méthodologique sera basée sur le choix de deux espèces modèles, le requin bouledogue Carcharhinus leucas et l’orque Orcinus orca. Pour ces deux espèces, la collecte de données éthologiques sur le terrain à Fidji et dans le secteur indien de l’océan Austral (sub-Antarctique – îles Crozet) se concentrera sur l’évaluation de deux traits comportementaux liés à « l’audace » et à la « timidité » » par le biais de protocoles ad hoc (WP1 et WP2). Tous les animaux dont le comportement a été évalué feront l’objet d’un échantillonnage génétique afin de déterminer l’héritabilité potentielle de ces comportements (WP3) (Fig. 1).

Volet génétique : en ce qui concerne le WP3, les analyses menées chez les orques viseront, en plus du travail de photo-identification à long terme, à reconstruire un Pedigré (assignation de la parenté) et à détecter une transmission verticale potentielle de certains comportements et personnalités. Les analyses menées chez les requins consisteront à travailler avec des marqueurs génomiques en utilisant une approche ‘RadSeq’ qui permettra non seulement de déterminer la parenté entre des individus ayant des comportements convergents, mais aussi potentiellement le support moléculaire de cette transmission génétique (Fig. 1).

Synthèse et conformité : en ce qui concerne le WP4, tous les résultats seront intégrés pour faire le lien entre le comportement (WP1 et WP2) et la génétique (WP3) dans l’espoir de répondre aux hypothèses. Si les hypothèses sont validées, les conséquences de ces comportements différenciés et héréditaires seront appréhendées en termes d’émergence de l’IP au sein des populations et des taxons concernés, du point de vue de la survie des animaux mais aussi de la gestion des conflits qu’ils génèrent (WP4). Des options innovantes de gestion de l’IP seront également consciencieusement élaborées et soutenues par une étude socio-anthropologique (voir ci-après), avant d’être présentées aux instances de gestion concernées. Différents médias seront utilisés pour communiquer sur ces sujets d’intérêt public.

TEAM LEADERS

Eric CLUA

Eric CLUA

Coordinateur

Christophe GUINET

Christophe GUINET

Co-Coordinateur

  1. Healy, T. J., Hill, N. J., Barnett, A., & Chin, A. (2020). A global review of elasmobranch tourism activities, management and risk. Marine Policy, 118, 103964.
  2. Tixier, P., Burch, P., Massiot-Granier, F., Ziegler, P., Welsford, D., Lea, M. A., … & Arnould, J. P. (2020). Assessing the impact of toothed whale depredation on socio-ecosystems and fishery management in wide-ranging subantarctic fisheries. Reviews in Fish Biology and Fisheries, 30(1), 203-217
  3. Guinet, C. (1992). Comportement de chasse des orques (Orcinus orca) autour des iles Crozet. Canadian Journal of Zoology, 70(9), 1656-1667.

Espèce modèle 1 : Le requin

Le requin Bouledogue

Carcharhinus leucas –  max size – 4.0 m LT

Le requin bouledogue est l’une des trois espèces de grands requins, avec le grand blanc et le requin tigre Galeocerdo cuvier, responsables de plus de 80% des morsures mortelles sur l’homme depuis cinq décennies. C’est la principale espèce impliquée dans la situation de crise qui s’est développée à La Réunion, avec 11 morsures mortelles entre 2011 et novembre 2020. Parmi les trois espèces mentionnées ci-dessus, c’est la moins mobile et la plus facile à approcher, notamment grâce au nourrissage artificiel (« feeding ») auquel elle répond très bien, assurant un accès régulier aux animaux, même à l’échelle de plusieurs années, et sans risque accru inadapté pour le bien-être des animaux ou la sécurité des usagers de la mer lorsqu’il est correctement conçu et géré(1). L’alimentation artificielle peut être non seulement un moyen d’accéder aux animaux (pour l’échantillonnage d’ADN alimentant le WP3) mais aussi de réaliser des observations multiples dans des conditions variables liées aux besoins d’un protocole d’étude éthologique à long terme. Dans le contexte de l’alimentation artificielle, nous serons en mesure d’observer les mêmes animaux dans différentes situations et sur une période minimale de deux ans afin de répondre aux exigences des WP1 et 2.

KUATA (Fidji): Enjeux éthologiques – Requins

Les principaux objectifs sont les suivants

    Détecter les différences comportementales entre les individus de requins bouledogue en ce qui concerne la hardiesse/la timidité, la prise de risque/l’évitement du risque ; et potentiellement d’autres traits tels que la sociabilité, l’agressivité et le niveau d’activité (qui peuvent également avoir une influence sur l’émergence des IP) ;
    Prélever des échantillons d’ADN pour chaque animal dont le comportement peut être correctement évalué.

    1. Brena, P. F., Mourier, J., Planes, S., & Clua, E. (2015). Shark and ray provisioning: functional insights into behavioral, ecological and physiological responses across multiple scales. Marine Ecology Progress Series, 538, 273-283..
    2. Brena, P. F., Mourier, J., Planes, S., & Clua, E. E. (2018). Concede or clash? Solitary sharks competing for food assess rivals to decide. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 285(1875), 20180006.

Méthodes : Le comportement et l’écologie des requins ont toujours été très difficiles à étudier en raison des nombreuses difficultés liées au travail dans un environnement océanique ainsi que des complications liées à la nature insaisissable des requins (1). Le nourrissage des requins, qui était à l’origine une activité éco-touristique, est devenu un véritable outil de recherche scientifique. Les effets d’un nourrissage régulier sur les animaux sont minimes lorsqu’il est correctement effectué d’un point de vue écologique, et bénéfiques dans le cadre plus large de la conservation. Les plongées de nourrissage des requins permettent également de réaliser des échantillonnages génétiques, des marquages, ou de mieux comprendre l’éthologie de certaines espèces (2).

En utilisant un éthogramme pour noter les observations (supervisé par un expert en comportement du requin bouledogue à des fins de formation et pour éliminer le biais de l’observateur), le comportement des requins sera évalué dans différentes situations et comparé entre les individus. Fondamentalement, le trait audace-peur est évalué en introduisant une source de nouveauté dans l’environnement du requin (comme un tambour brillant avec des têtes de thon à l’intérieur) et le trait prise de risque-évitement est évalué par la présence et la distance maintenue avec les plongeurs considérés comme une menace potentielle.

L’évaluation des caractéristiques à partir des observations, des avis d’experts et des vidéos sera compilée selon l’éthogramme et intégrera les facteurs influents, ce qui permettra de créer un score de personnalité pour chaque requin observé dans chaque situation.

Thomas VIGNAUD - Responsable du WP

Espèce modèle 2 : Un grand cétacé odontocète

Orca

Orcinus orca – Taille max – 9.0 m LT

The orca (also named killer whale) is an emblematic species involved in two major conflicts with humans: depredation on fish catches in industrial fisheries for decades2, and more recently direct agonistic interactions with recreational boats. The species is frequently encountered around the Crozet Archipelago (French Southern and Antarctic Lands – TAAF), both from fishing vessels and along the coast of Possession Island. In this archipelago, killer whales use complex hunting techniques such as intentional stranding on beaches to catch Southern elephant seals3 and are also heavily involved in depredation interactions with the commercial longline toothfish fishery operating offshore4. We plan to use these two phenomena to discriminate divergent behaviours and identify different personalities. Given the general difficulty of approaching these highly mobile predators in the wild, Possession Island and fishing vessels offer a unique opportunity for field based behavioural studies on killer whales.  

 

    1. Tixier, P., Lea, M. A., Hindell, M. A., Welsford, D., Mazé, C., Gourguet, S., & Arnould, J. P. (2021). When large marine predators feed on fisheries catches: global patterns of the depredation conflict and directions for coexistence. Fish and Fisheries, 22(1), 31-53.
    2. Guinet, C., Tixier, P., Gasco, N., & Duhamel, G. (2015). Long-term studies of Crozet Island killer whales are fundamental to understanding the economic and demographic consequences of their depredation behaviour on the Patagonian toothfish fishery. ICES Journal of Marine Science, 72(5), 1587-1597

CROZET (TAAF): Enjeux éthologiques– Orques

Behavioural heterogeneity between killer whale individuals of Crozet will be examined through two types of foraging behaviour: intentional stranding to capture elephant seal pups along the shore of Possession island and depredation of toothfish caught on fishing lines in offshore waters. For both situations, we will use the minimum distance at which killer whales approach an element known to be risky, the shore when hunting seals and the fishing vessel when depredating, to detect boldness and risk-taking variation across individuals. Following a methodology used to identify personality traits in species such as cetaceans, we will visually assess the frequency at which each killer whale individual enters a given distance range to these elements across repeated observations. From Possession Island, observations will be conducted from the shore of Baie Americaine, a major foraging site of killer whales during the elephant seal breeding period (between October and December) and where individuals use intentional stranding to catch seals on the beach (1,2).

      1. Guinet, C. (1992). Comportement de chasse des orques (Orcinus orca) autour des iles Crozet. Canadian Journal of Zoology, 70(9), 1656-1667..
      2. Guinet, C., & Bouvier, J. (1995). Development of intentional stranding hunting techniques in killer whale (Orcinus orca) calves at Crozet Archipelago. Canadian Journal of Zoology, 73(1), 27-33.
      3. Tixier, P., Lea, M. A., Hindell, M. A., Welsford, D., Mazé, C., Gourguet, S., & Arnould, J. P. (2021). When large marine predators feed on fisheries catches: global patterns of the depredation conflict and directions for coexistence. Fish and Fisheries, 22(1), 31-53.

From this site, the duration of an observation will be defined as starting and ending when individuals were first and last sighted, respectively, because either whales moved out of sight or observers had to stop their effort. From fishing vessels, observations will be conducted from the deck during depredation events when killer whales interact with fishing lines (a main line bearing baited hooks with an anchor, surface line and buoy at each end) being hauled by fishers. The duration of an observation will be the time spent hauling one line with which killer whales interacted. Distance ranges will be threefold to a represent a low/medium/high level of risk for killer whales and adjusted to each study platform. Ranges will be monitored when individuals come to the surface and the shortest of these ranges will be recorded as a unique value per individual per observation. From both the shore and the fishing vessels, observers will use an existing photo-identification catalogue to determine the ID of individuals coming to the surface3. This process will be facilitated by the limited number of individuals present during the same observation (on average between 2 and 15 at Crozet) and the limited number of IDs observers will have to be familiar with these whales (n = 89 individuals in the population in 2020). In addition, killer whale identifications will be confirmed through photographs systematically taken during observations, by a second observer from the shore and by fishery observers aboard fishing vessels. 

Paul TIXIER Responsable du site

Enjeux génétiques

Context: The fundamental differences between the bull sharks (no parental care, no culture, no teaching, only possible inherited traits are from genetics and epigenetics, and maybe the influence of natal philopatry) and the killer whale (strong social group and family staying together, inter-dependence, teaching and culture) will help understanding the “whys” behind personality.

Objectives: The main objectives of WP3 are to:

  • Link the animal behaviour with genetics through the demonstration of heritability of personality traits;
  • Explore the molecular mechanisms on which such a heritability relies. 

Methods: In order to limit the risk of negative interaction of DNA sampling with the sharks behaviour, we plan to use plyers to directly collect skin samples on the animals’ fins. We may also use spearguns equipped with biopsy probes to collect little tissue samples, as a backup or a complementary approach to ensure the collection of DNA from as many individual as necessary. The same approach will be implemented with killer whales using crossbow. A set of 19 skin Orca samples (corresponding to 18 individuals) are already available for genetic analyses at the CEBC.

A minimum of 12 more biopsies are to be collected during fieldtrips, both from fishing vessels and the shore. DNA samples are conserved in ethanol and sent to France for analysis.  For the bull shark model, realized genetic similarities among individuals will be estimated using genome wide DNA polymorphisms. SNPs (single nucleotide polymorphisms) will be obtained using a ddRADseq method that has been successfully applied to this species as already described53.

The RAD library will be sequenced in several Hiseq sequencing lanes to ensure sufficient coverage and to obtain reliable multi-locus genotypes. For the killer whale model, a pedigree reconstruction and relatedness among individuals will be obtained using 30-50 microsatellite loci developed for the species (1).

Coordination

Benoit PUJOL

Benoit PUJOL

Responsable du WP

Amélie VIRICEL

Amélie VIRICEL

Co-responsable du WP

1-Parsons, K. M., Durban, J. W., Burdin, A. M., Burkanov, V. N., Pitman, R. L., Barlow, J., … & Wade, P. R. (2013). Geographic patterns of genetic differentiation among killer whales in the northern North Pacific. Journal of Heredity, 104(6), 737-754.

Enjeux sociétaux

Work packages 1, 2 and 3 will produce complementary results in terms of demonstrating the existence of personalities among each of the two taxa studied and a better understanding of the mechanisms of PI emergence within these taxa. It will be necessary to integrate these results in order to draw conclusions on two complementary axes: i) one concerning the survival and conservation of the animals, ii) the other concerning the management of the problems that they potentially pose to Humans, with the structuring idea of improving an inescapable co-habitation. The main objectives of WP4 are (for both taxa) to:

  • Better understand the modalities (convergent or divergent) of PI emergence;
  • Define the consequences in terms of survival (conservation) and management modalities;
  • Better understand the current cohabitation dynamics and the potential improvement of this cohabitation between humans and the wildlife concerned
        1. Morizot B (2016) Les Diplomates. Cohabiter avec Les Loups: Sur une Autre Carte du Vivant. Marseille: Wildproject.
        2. Rodary E (2019) L’apartheid et l’animal. Marseille: Wildproject.

In addition to the ecological approach, the project will develop a social science approach that will aim to 1) identify the stakeholders involved in interactions with sharks and killer whales and to understand the logic of their practices, and 2) develop, based on this work, a scientific analysis framework that will propose innovative management measures. The identification of stakeholders will seek to characterize the different practices of these actors in their interactions with marine species, i.e. their knowledge, expertise, motivations and strategies. These practices may be economic (fishing, tourism, etc.), political (management of protected species, rules and regulation of marine spaces, etc.), recreational (diving, water sports, ecotourism, etc.), cultural (symbolic aspects of animals, media dimension, etc.) or scientific. These stakeholders therefore involve different actors: industrial or artisanal fisheries, tourism operators, State maritime affairs, marine area managers, tourists, researchers, etc. The objective of the project will be to define the networks of these actors and their role in the conflicts with marine predators in the two case studies. The social science approach stands as symmetrical to the ecological analysis, going beyond a nonspecific because too broad human/predator conflict approach, and able to identifying with accuracy the practices of actors that participate in the construction of these conflicts. This social science approach will furthermore develop a typology of conflicts and the kinds of regulation that are put in place (or not) in each of the two case studies. The objective here is to propose, on the basis of this typology, innovative modes of governance of marine predator species. The project is therefore intended to dialogue with scientists, managers and decision-makers with the aim of co-constructing forms of « diplomacy”1 between humans and marine predators capable of reducing conflicts and proposing new ways of coexistence between species2.

Estienne RODARY Responsable du WP

Comité de suivi

The project intends to set up a follow-up committee which will meet at least once a year, either in person or remotely, in order to examine the adequacy between the project’s objectives and the strategy and means implemented. This committee will be able, if necessary, to suggest new directions in case of unexpected difficulties. It will also be valuable in terms of scientific publications strategy and implementation of the dissemination of the project’s achievements (WP4). The committee will be composed of four scientists internationally recognized in their respective fields of expertise who are Dr. Serge PLANES, CNRS Research Director (H-index 67), specialist in genetics, Dr. Carl MEYER, Associate Professor at the University of Hawaii (H-index 28), specialist in the behavioral ecology of great sharks, Pr Denis REALE, Professor at the Université du Québec à Montréal (H-index 54), specialist in animal ethology, and Dr John LINNELL, senior researcher at the Norvegian Institute for Nature Research (H-index 69), specialist of Human-(terrestrial)Wildlife conflicts.

Serge PLANES

Follow-up Committee

Planes, S., & Fauvelot, C. (2002). Isolation by distance and vicariance drive genetic structure of a coral reef fish in the Pacific Ocean. Evolution, 56(2), 378-399.

Carl MEYER

Follow-up Committee

Meyer, C. G., Anderson, J. M., Coffey, D. M., Hutchinson, M. R., Royer, M. A., & Holland, K. N. (2018). Habitat geography around Hawaii’s oceanic islands influences tiger shark (Galeocerdo cuvier) spatial behaviour and shark bite risk at ocean recreation sites. Scientific reports, 8(1), 1-18.


Denis REALE

Follow-up Committee

Réale, D., Reader, S. M., Sol, D., McDougall, P. T., & Dingemanse, N. J. (2007). Integrating animal temperament within ecology and evolution. Biological reviews, 82(2), 291-318..


John LINNELL

Follow-up Committee

Linnell, J. D., Odden, J., Smith, M. E., Aanes, R., & Swenson, J. E. (1999). Large carnivores that kill livestock: do » problem individuals » really exist?. Wildlife Society Bulletin, 698-705.